Sherbrooke, le 28 août 2017 - À l’aube des premiers échanges des gouvernements canadiens, américains et mexicains concernant la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), FilSpec désire faire connaître ses préoccupations relatives aux changements pouvant toucher négativement toute l’industrie textile canadienne.
Une entreprise prospère
pour la région
FilSpec est une entreprise manufacturière opérant à Sherbrooke depuis 2004. Plus spécifiquement, FilSpec conçoit et fabrique des fils textiles techniques qui servent de base à la fabrication de tissus ou de tricots haute performance. Malgré les difficultés qui ont affecté le secteur du textile au cours de la dernière décennie, FilSpec a su se réinventer et a présentement le vent dans les voiles grâce à l’expertise qu’elle a développée en textiles innovants et intelligents. L’entreprise exporte entre autres plus de 85 % de ses filés à l’extérieur du Canada, dont 82 % aux États-Unis. L’usine FilSpec de Sherbrooke, où se situe le siège social et où la majorité des activités sont concentrées, emploie quelque 165 personnes recevant une rémunération compétitive dans un environnement syndiqué.
Possible élimination des NPT :
des conséquences importantes pour l’industrie du textile
Le National Council of Textile Organization (NCTO) est une organisation de lobbying américaine très influente. Elle représente les fabricants textiles américains de filés, tissus et fabricants de produits vestimentaires et elle soutient également les grands producteurs de fibres synthétiques et naturelles. Le NCTO représente l’industrie textile américaine dans le dossier de renégociation de l’ALENA et ses positions sur le sujet sont très claires : on souhaite maintenir l’entente de l’ALENA en éliminant les NPT (niveaux de préférence tarifaire). Ces NPT avaient été négociés à l’époque pour minimiser l’impact négatif de l’ALENA sur certains secteurs industriels canadiens. Il est important de comprendre que l’application des NPT permet aux joueurs de l’industrie textile d’utiliser des intrants de sources extérieures à l’ALENA. Ces intrants permettent de fabriquer ou transformer des produits de façon plus compétitive et d’ainsi pouvoir exporter vers les autres membres de l’ALENA avec un tarif douanier préférentiel.
Les NPT favorisent le Canada et le Mexique, mais plus particulièrement le Canada, car, contrairement aux États-Unis, nous avons très peu de fabricants de fibres synthétiques ou de producteurs de fibres naturelles comme le coton, qui sont les éléments de base pour la fabrication des filés et des tissus. Les NPT permettent à FilSpec d’importer des fibres de différents pays, de fabriquer des filés au Canada et d’exporter ensuite à ses partenaires de l’ALENA.
Au Canada, l’équivalent du NCTO est le Canadian Textile Industry Association (CTIA) qui, sur une plus petite échelle, représente l’ensemble de l’industrie textile canadienne. Étant donné que le Canada ne produit pratiquement pas de fibres synthétiques ou naturelles, il est impossible pour le CTIA d’attirer le même niveau de ressources financières que le NCTO. En principe, le gouvernement canadien doit avoir reçu du CTIA la position de l’industrie en ce qui concerne les négociations à venir.
Considérant la puissance de l’industrie textile américaine en comparaison à la nôtre, nous sommes inquiets que le processus de renégociation de l’ALENA affecte notre industrie ou tout simplement oublie de la protéger, comme ce fut malheureusement le cas par le passé. FilSpec a ainsi décidé de faire connaître ses préoccupations aux élus régionaux, provinciaux et fédéraux afin que les intérêts de l’industrie textile canadienne soient bien représentés lors des rencontres de négociation.
Sans les NPT, FilSpec se retrouverait dans une situation tout autre. Pour FilSpec seulement, l’élimination des NPT représenterait 1 500 000 $ en frais de douanes supplémentaires que l’entreprise devrait débourser. Il serait pratiquement impossible de pallier cette hausse en augmentant nos prix, car nos compétiteurs américains jouissent d’économies d’échelle sur lesquelles nous ne pouvons pas compter. Nos clients seraient ainsi portés à aller s’approvisionner aux États-Unis. L’élimination des NPT affecterait à différents niveaux les centaines d’entreprises textiles canadiennes et pourrait mettre en péril cette industrie déjà fortement éprouvée lors des dernières décennies.
FilSpec a ainsi choisi de tout faire en son pouvoir afin de faire connaître les conséquences néfastes que pourrait avoir l’élimination des NPT sur ses activités, mais aussi sur toute l’industrie textile. Nous espérons faire partie des discussions afin de faire valoir notre point et obtenir le soutien des élus pour que notre secteur soit bien représenté lors des rencontres de renégociation de l’ALENA.
Plus de 650 entreprises canadiennes touchées
À l’échelle canadienne, 650 entreprises œuvrent dans le secteur textile. Selon les données de Statistiques Canada, celles-ci ont exporté pour 1,1 milliard de dollars en 2016, dont 952,6 millions de dollars d’exportations aux États-Unis, pays qui représente le plus important marché d’exportation pour l’industrie textile. Les entreprises textiles ont également fourni 333,2 millions de dollars en salaires en 2014. Avec une moyenne salariale de 19,54 $/heure, l’industrie textile canadienne offre des emplois bien rémunérés à des milliers de Canadiens.
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Source :
Eric Perlinger, président
Tél. : 819 573-8737
eperlinger@filspec.com